Les danseurs de claquettes

Je saute, fourche, enfourche
Par dessus les haies.
Elles hénissent comme des chevaux
Alors qu'on les saute à cheval.
C'est le pion que je prenais au Monopoly.
Je pensais pouvoir me déplacer en L, comme aux échecs.
Mais on m'a vite rappelé à l'ordre :
Le Monopoly se parcourt en carré.
Les règles sont claires.

Les drapeaux flottent en îles flottantes
Dans les nuages jaunis par le soleil.
Ce sont de vraies îles azures
Bordées d'un bleu profond.

Fausse aux lions.
On marche sur des os qui craquent.
On se croit professionnel de claquettes.

Je n'ai rien contre les danseurs de claquettes.
Ça me paraît juste un investissement en temps terrible.
Des heures, des heures, des années.
Pour quelque chose qui n'est franchement pas impressionnant.
Avec le même temps, tu peux devenir un pianiste ou violoniste grandiose,
Un contorsionniste ou un cracheur de feu.
Mais non, tu claques des talonnettes en métal sur une plaque en bois.
Il accélère, donne le meilleur, toujours rien d'impressionnant.
Chacun fait ses choix et bien sûr je taquine.
Personne n'a besoin de comprendre ce que tu fais par enthousiasme.
Par contre, si on t'a contraint à être joueur de claquettes,
Là...